Cérémonie annonçant la Création d’un Parc Urbain à Bamako
Bismillah-hir-Rahmanir-Rahim,
Son Excellence Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Premier Ministre,
Messieurs les Ministres,
Excellences, Messieurs les Représentants du corps diplomatique et des organisations internationales accréditées au Mali,
Monsieur le Maire de Bamako,
Mesdames et Messieurs,
Asalaam-o-aleikum,
Je voudrais tout d’abord remercier Son Excellence le Président de la République du Mali de l’accueil si chaleureux que le gouvernement et lui-même, personnellement, ont réservé à ma famille et à moi-même tout au long de cette visite particulièrement chaleureuse dans tous les sens du terme.
Je voudrais également remercier le Président d’avoir bien voulu sélectionner le Trust Aga Khan pour la Culture pour un partenariat avec l’Etat afin de créer un projet tout à fait exceptionnel et de très grande envergure. Je voudrais dire combien nous sommes heureux et admirons le Président et le gouvernement d’avoir reconnu l’absence d’un poumon vert pour la population de Bamako. C’est une raison supplémentaire pour nous de vouloir participer à cette initiative totalement unique et essentielle.
Nous recherchons l’amélioration de l’environnement, nous recherchons la planification urbaine, le développement culturel et touristique et la revitalisation économique et sociale. Ce partenariat réunit le Ministère de la Culture, le Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement et le Trust Aga Khan pour la Culture, qui est l’agence culturelle du Réseau Aga Khan de développement.
Je pense qu’il est utile de vous dire ici ce qu’est le Trust Aga Khan pour la Culture, parce que la question est souvent posée, et il est important de se souvenir d’abord que, sur le plan juridique, c’est une fondation. C’est à dire une entité à but non lucratif. Mais pourquoi l’appelons-nous « Trust » plutôt que fondation?
En Islam, il est dit qu’Allah nous rend responsables, durant notre vie, de la bonne gestion de Sa création : nous sommes effectivement les trustees et non pas les propriétaires de Sa création. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu choisir le mot « Trust », parce que ce mot correspond le mieux à l’éthique de l’Islam et de l’individu face à la création d’Allah. Voilà donc la raison pour laquelle le Trust, tout en étant une fondation, s’appelle « Trust ».
Le deuxième commentaire que je voudrais faire est que, quand on a un projet unique comme celui-ci, on n’a pas le droit de se tromper. S’il est unique, il faut qu’il réponde aux besoins de tous les segments de la population et on ne peut pas se permettre une espèce de vanité intellectuelle en présumant que nous pouvons savoir quels sont tous les besoins des différents utilisateurs qui fréquenteront ce parc à l’avenir. Et je voudrais donc qu’il y ait, avant tout, une concertation extrêmement large de toute la population de Bamako, des clubs sportifs, des ONG, du corps diplomatique, des enseignants, des banquiers, de tous ceux qui peuvent avoir intérêt à venir, un jour, dans le parc. Nous souhaitons connaître d’avance ce qu’ils souhaitent qu’on leur offre, pour que nous puissions construire le programme du parc à partir d’une connaissance réellement profonde et avec un consensus le plus large possible de la population de Bamako sur ce que nous devons faire.
Il existe au Mali un dicton qui met en garde ceux qui pourraient être trop présomptueux dans leurs ambitions. Et ce dicton dit ceci : « Celui qui veut enfiler un pantalon à un éléphant est très courageux, mais s’il n’y parvient pas, il lui reste un énorme problème ». Je m’engage à ne pas essayer d’enfiler de pantalons aux éléphants du zoo.
Le Trust Aga Khan pour la Culture reste humble devant un projet d’une telle envergure. Mais nous avons quand même déjà réalisé un certain nombre de programmes significatifs comme le parc Al-Azhar au Caire, la restauration de Bagh-e Babur à Kabul, les jardins du mausolée de Humayun à Delhi ; nous participons actuellement à la construction de deux parcs, l’un à Khorog au Tajikistan et l’autre à Zanzibar. Deux nouveaux parcs sont également à l’étude à Alep en Syrie et à Nairobi au Kenya. Et pour éviter de devenir tailleurs pour éléphants, je voudrais vous dire que tous ces parcs sont différents les uns des autres, et nous ne sommes donc pas du tout présomptueux devant ce projet unique à Bamako.
Pour ce qui est de ce parc de Bamako, je souhaiterais que l’on puisse développer le plus large éventail possible d’activités et accueillir toutes les composantes du public, et notamment les jeunes. Mais pas seulement les jeunes qui viendraient une fois : pour nous, le succès ce serait que les utilisateurs du parc reviennent et reviennent encore et que ce parc fasse partie de leur vie quotidienne à Bamako. Je dirais aussi que ce genre d’initiative doit être développée avec prudence, non seulement en écoutant tout le public mais en sachant également que le public change d’avis d’une décennie à l’autre. Et il faut donc que nous gardions un espace de flexibilité dans ce parc pour pouvoir ajouter des composantes nouvelles au fur et à mesure que les choses évoluent dans le temps.
Et pour finir, je voudrais dire que ni l’Etat, ni le Trust Aga Khan pour la Culture ne souhaitent s’engager dans une initiative extrêmement importante et pluridimensionnelle qui risque de devenir un consommateur sans fin de ressources financières. Le programme sur le site cherchera donc à se développer de manière à atteindre l’équilibre financier dans un laps de temps raisonnable. Et le jour où cette initiative créera des ressources supplémentaires, ces surplus seront réinvestis dans le parc pour qu’il puisse s’améliorer avec les années.
Je termine ce bref commentaire en remerciant le Président, la ville, le gouvernement et le Ministre de la Culture, de nous avoir invités à participer à cette initiative merveilleuse. Et j’espère que nous pourrons mettre en place cette nouvelle institution avec succès, et donner à tous ceux qui vivent à Bamako, une nouvelle raison d’apprécier la qualité de vie dans leur ville.
Merci.